Electre de Hofmannsthal
"Cette pièce est pour nous d'abord une pièce de femmes et même si la figure d'Oreste le frère vient à la fin accomplir le crime, il n'est qu'un instrument. Ce qui se joue ici est au cœur du féminin et de ces relations à soi-même, aux siens et au monde. Nous ne chercherons pas à donner une temporalité ou une historicité à la pièce, nous chercherons à faire résonner ce fait d'être femme. Mais la féminité sera comme une métaphore exprimant le problème plus général de la contradiction entre pensée et action, entre esprit et corps et leur division ?
" Chez Électre, la personnalité a disparu pour se sauver. Elle est le père (celui-ci n'existe qu'en elle), elle est la mère (plus que celle-ci ne l'est elle-même), elle est toute la maisonnée – et elle ne se trouve pas. " Cette problématique du Moi perdu ou figé, incapable d'agir est peut-être l'expression des " contradictions paralysantes " que les êtres et les sociétés rencontres parfois devant des conflits effrayants et pour lesquelles ils ne trouvent aucune résolution.
Chez Hofmannsthal, les hommes brillent par leur terrible absence : le père mort, le frère évaporé et Égisthe transparent, pantin sans chair... »… Ils sont seulement l'objet du désir dans un huis clos de femmes.
Notre intérêt nouveau et personnel sur cette pièce se situera à cet endroit : A quelle part d'enfance perdue, mais sans doute conservée au fond de nous, parle Électre ?"
Pascal Larue - Metteur en Scène
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